La bataille de Badr
La bataille de Badr

« Allah vous a donné la victoire à Badr, alors que vous étiez humiliés. Craignez Allah donc afin que vous soyez reconnaissants.(3,123)

 » ولقد نصركم الله ببدر و أنتم أذلّة فاتّقوا الله لعلكم تشكرون »(سورة آل عمران، 123)

En l’an 2 de l’hégire, durant le mois de Ramadan, le Prophète (SBDL) apprit qu’une caravane Qouraychite dirigée par Abou Soufiane Sakhr Ibn Harb revenait de Syrie, escortée  par seulement quarante hommes. C’était une occasion que les musulmans ne pouvaient laisser passer : en effet, cette caravane avait en partie été financée par l’argent que les qurayshites avaient saisis des musulmans mecquois durant les persécutions qu’ils avaient subi ainsi qu’après leur émigration à Médine (les musulmans, fuyant avec leur foi, avaient abandonné leurs biens à la Mecque).   C’est pourquoi le Prophète (SBDL) poussa les musulmans à sortir pour saisir les biens de cette caravane. Cependant, il leur laissa le choix de sortir ou non, ne pensant pas qu’ils auraient à combattre l’armée mecquoise.

L’armée musulmane comprenait environ 300 hommes, très peu équipés et insuffisamment préparés : ils possédaient 2 chevaux et 70 chameaux. Ils se dirigèrent vers Badr. Abou Soufiane était vigilant, conscient des dangers de cette route. Lorsqu’il apprit que les musulmans cherchaient à s’emparer de la caravane, il envoya un émissaire à la Mecque pour solliciter le secours de Qouraych. Ceux-ci se préparèrent immédiatement pour sortir combattre les musulmans. L’armée mecquoise, composée de 1300 soldats, 200 chevaux et beaucoup de chameaux,  partit rapidement vers Badr. Cependant, en chemin ils reçurent un nouveau message d’Abou Soufiane, leur demandant de rentrer, la caravane ayant échappé aux musulmans.

Les Mecquois pensèrent au retour mais Abou Jahl Amr Ibn Hicham, un de leurs dirigeants, refusa et insista pour continuer la route vers Badr. 300 hommes décidèrent tout de même de rentrer à la Mecque : l’armée n’était donc plus composée que de 1000 hommes.

Lorsque le Prophète (SBDL) reçut la nouvelle, il réunit d’urgence un conseil militaire pour discuter de la conduite à tenir : les musulmans craignaient que Qouraych attaque Médine. En outre, le moindre recul des musulmans aurait des conséquences néfastes sur leur prestige. Certains musulmans prirent peur : « De même c’est au nom de la vérité que Ton Seigneur t’a fait sortir de ta demeure,  malgré la répulsion d’une partie des croyants. Ils discutent avec toi au sujet de la vérité après qu’elle fut clairement apparue ; comme si on les poussait vers la mort et qu’ils (la) voyaient » Sourate 8 ; 5-6. Cependant, les compagnons assurèrent le Prophète (SBDL) de leur total soutien. Al Miqdad Ibn Amr dit : « Ô Messager de Dieu ! Va où Dieu te guide, car nous serons à tes côtés. Nous ne dirons pas ce que les Enfants d’Israël ont dit à Moïse : « Allez combattre, toi et ton Seigneur et nous, nous attendrons ici » ; mais nous dirons plutôt « allez combattre, toi et ton Seigneur, et nous combattrons à vos côtés ». Par Celui qui t’a envoyé avec la Vérité ! si tu devais nous conduire à Bourk al Ghoumad, nous combattrions à tes côtés jusqu’à ce que tu y parviennes. »

Saad Ibn Mouadh (DAS) dit : « Ô Prophète de Dieu ! Nous avons cru en toi et témoigné de la véracité de ce que tu as apporté, et nous avons pris l’engagement de t’obéir. Agis donc selon ta volonté ; car par Celui qui t’a envoyé porteur de la Vérité, si tu nous demandais de traverser la mer, et si tu y plongeais, nous y plongerions à notre tour, tous sans exception. Rencontrer demain l’ennemi ne nous répugne pas. Nous sommes tenaces dans le combat. Peut-être Dieu te fera-t-il voir ce qui rafraîchira tes yeux ! Mène-nous donc avec la bénédiction de Dieu »

Les musulmans se préparèrent donc pour la bataille qui eut lieu le 17 Ramadan de l’an 2 de l’Hégire.  L’armée Musulmane se dirigea rapidement vers les eaux de Badr pour empêcher les guerriers ennemis de venir se désaltérer. Suivant les conseils d’Al-Hubâb ibn al-Mundhir l’Ansârites , les Musulmans se rapprochèrent du point d’eau le plus proche des troupes des Quraychite, détruisirent les sources d’eau, puis se tinrent prêts pour la bataille, tout près du puits laissé intact.

Durant la bataille, le prophète (SBDL) ne cessa d’invoquer son Seigneur qui l’exauça en envoyant des Anges : « Lorsque tu disais aux croyants :  Ne vous suffit-il pas que votre Seigneur vous fasse descendre en aides trois milliers d’anges » ? Mais oui ! Si vous êtes endurants et pieux et qu’ils (les ennemis) vous assaillent immédiatement, votre Seigneur vous enverra en renfort cinq mille anges marqués distinctement » Sourate 3 ; 123-125.

Les Anges avaient alors participé dans la bataille pour renforcer le moral des Musulmans. Le Coran  le signale dans les versets : «  Votre Seigneur ne reste pas insensible à vos prières. Je vous donne l’appui, de mille Anges en file ininterrompue. Ce n’était là, de la part d’Allah, qu’un acte d’encouragement destiné à affermir vos cœurs. En réalité, la victoire n’appartient qu’Allah. Allah est Puissant Sage. » Sourate 8 ;9-10

Ainsi finit la bataille de Badr par la victoire des Musulmans, qui ne s’étaient pas du tout préparés, sur les Quraychites qui avaient perdu sur le champ de bataille 70 des leurs, parmi eux plus de 20 chefs et seigneurs. Les Musulmans avaient réussi à faire prisonniers 70 Quraychites.

Les Musulmans, quant à eux, avaient enregistré la perte de 14 combattants : 06 Mouhâdjirines et 08 Ansârites.

Après cette bataille, les musulmans commencèrent à être respectés et craints dans toute l’Arabie et nombre de médinois embrassèrent l’Islam.